La nostalgie bourguignonne

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Quel lien entre le chenin du Rocher des violettes et le chardonnay, me direz-vous à juste titre ?  Comme Xavier Weisskopf fait partie de ces vignerons qui préfèrent laisser parler leur vin plutôt que de s'exprimer devant une caméra, il ne me laisse d'autre choix que de reprendre la plume pour remonter avec bonheur aux origines de ce domaine situé à Montlouis-sur-Loire. Un domaine créé avec son épouse Clémence qui aurait très bien pu être bourguignon. Mais avec des si on ne met pas du chardonnay en bouteille, même il s'en est fallu de peu, comme vous allez le découvrir. 

Tombé dans le chablis

C'est en 1997 que Xavier Weisskopf se plonge en immersion dans le monde du vin. Le destin, déjà lui, le conduit au lycée agricole de La Brosse du côté d'Auxerre. Arrivé des plaines céréalières picardes, il choisit de se loger au pied des côteaux du Chablisien. Au village de Beine pour être plus précis. Un choix qui s'avérera déterminant. Autour de lui, il voit les vitis s'activer dans les vignes. Il s'intéresse à leur travail. Il a alors 18 ans. "Je découvre alors la vigne et le vin", se souvient Xavier Weisskopf.  

Cette curiosité le pousse à franchir un premier pas. Lors des vendanges, il grapille les raisins restés sur les vignes. Il les presse. "J'avais acheté un petit fût de 50 litres en châtaignier". Et voilà comment notre jeune vigneron autodidacte trouve sa voie. Il répétera l'exercice l'année suivante. Xavier Weisskopf n'est certes pas tombé dans le chardonnay quand il était petit, mais il y entre avec force et détermination à ses 20 ans. Il choisi d'appendre, de se perfectionner, d'en faire son métier. Il entre à la Viti à Beaune.  

Une approche bourguignonne  

Jeune diplômé, il met le cap au Sud sur les terres de la syrah et des assemblages. Il travaille pendant quatre dans un domaine à Gigondas. C'est pendant ces années là qu'il rencontre Clémence, picarde comme lui. L'aventure viticole des Weisskopf commence. Ils sont tentés de revenir en Bourgogne, d'y reprendre des vignes pour produire leur propre vin. Le coût les en dissuade. En 2004, une opportunité se présente. Un domaine de 6,8 hectares est en vente à Montlouis. Bingo! 

A ses vignes situées entre le Cher et la Loire, Xavier Weisskopf apporte une patte bourguignonne. Il y développe une approche parcellaire "pour mettre en avant chaque terroir" et produire des vins distincts, pleins de fraîcheur et de tension. Aujourd'hui, le domaine dispose d'une vingtaine d'hectares. Il produit du chenin, du cabernet franc, du cot, le nom local du malbec, et un pétillant naturel aux savoureux arômes poirés. Pour compléter leur  gamme, Xavier et Clémence se sont permis un clin d'oeil à la Bourgogne qui les a tant influencés. Ils ont planté 50 ares de pinot noir. Cette cuvée pourrait s'appeler "nostalgie". Celle de la Bourgogne où leur destin de vignerons a commencé.  

      





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