Christophe Botté: comme Guy Roux, mais en sens inverse


Il a parcouru le même chemin que Guy Roux, mais en sens inverse  ! Christophe Botté est né à Auxerre, il a grandi dans l'Yonne et il s'est installé par la suite dans la région de Colmar, la ville natale du célèbre entraîneur de l'AJA. Il a ainsi troqué le chablis pour le riesling ou encore le pinot auxerrois, cépage au nom icaunais qui se cultive au pied des Vosges. A 50 ans, il dirige aujourd'hui la cave vinicole de Turckheim. Une grande maison avec ses 400 viticulteurs et ses plus de 1.400 hectares.

Un détour par Bordeaux

Un destin inattendu pour cet Icaunais que ChablisNews a rencontré récemment à Paris lors d'une toute aussi originale association entre mets italiens et vins alsaciens. "J'ai toujours eu la volonté de travailler dans le vin", confie-t-il entre deux bouchées de risotto à la truffe noire. Jusqu'ici, rien d'étonnant pour un Bourguignon. Ce qui l'est beaucoup plus, c'est son parcours: Christophe Botté part d'abord à Bordeaux pour y accomplir ses études d'agronomie. Et puis, il traverse tout le pays en diagonale jusqu'en Alsace sans passer par la case départ. Et là, c'est le coup de coeur !

"Je m'y suis attaché et l'Alsace est devenue ma région d'adoption", résume-t-il. "J'y ai trouvé une belle énergie économique, une magnifique culture gastronomique". D'abord employé dans l'agroalimentaire, il a "rejoint le monde du vin dès qu'il a pu". En 1998, il entre à la Cave de Turckheim où il est fier de proposer aujourd'hui des vins à un prix "inférieur au smic horaire". "Il faut que le vin reste populaire", plaide-t-il. D'autres sont plus chers, mais pour des grands crus, c'est normal.

Parmi les vins sélectionnés pour l'accord avec les mets italiens, j'ai apprécié les plus secs d'entre eux, normal pour un amateur de chablis, dont l'étonnant et fin sylvaner vieilles vignes 2019, élevé en foudres d'acacia, servi avec un carpaccio de bar de ligne fumé. 

Et le roi du déjeuner, qui accompagnait une "bonite mi-cuite" ne pouvait être qu'un riesling: un Grand Cru Sommerberg 2019 qui mérite de l'oublier un peu en cave. 


  

 

 



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